i can't tell you who I am but i don't want to lose you

Mon agent se tenait contre la porte, tentant de m'expliquer que ma sécurité lui était plus importante que mes désirs personnels. Du moins avec tout le respect qu'il devait à mon rang, bien que les simagrées dû à la royauté ne m'avait jamais plût plus que ça. Perdu dans mes pensées, j'en venais même à ne plus écouter ce qu'il pouvait me dire. En réalité, un autre son attira davantage mon attention, à savoir une personne qui se cognait contre un meuble. Lui faisant signe de se taire, je me retournais pour voir la jeune inconnue debout, grimaçant le pied dans sa main. Une grimace se dessina également sur mon visage, de peur qu'elle ait entendu ce qu'il avait pu me dire. La dernière chose que je souhaitais était qu'elle connaisse mon statut, mon titre et mon rang. Cela pouvait faire fuir n'importe qui, même si d'ordinaire, ce genre de savoir accentuait l'intérêt porté. Mais j'avais le sentiment qu'elle était bien différente des autres femmes. Lui faisant signe de reculer puis de rester contre la porte comme je le lui avais quémander plus tôt, je refermais la porte derrière moi, avant de m'avancer vers elle. « Bonjour... tu ne t'es pas blessée?» Comment allait-elle réagir au souvenir de notre étreinte passionnelle? Mes yeux la fixèrent avec intensité, tandis que je la dévisageais sans honte ni regret bien au contraire. Son visage était doux, éclairé de deux magnifiques yeux de chat aux couleurs du printemps, alors que sa bouche vermeille formait un « o » de douleur. Je ne m'avançais ni ne reculais, dans le but de ne pas l'effaroucher, attendant simplement qu'elle fasse un geste, qu'elle ne dise un mot. Allait-elle croire que je l'avais enlevé à mon profit, que je l'avais violenté? « Je n'ai eu aucune autre idée que de t'amener ici et je promets n'avoir rien fait d'étrange durant ton sommeil » Je n'avais aucune idée du pourquoi je venais de dire ça, mais une certaine rougeur envahit mes joues, tandis que je la regardais avec un désir que j'avais du mal à contenir. Cependant, mon portable se mit à sonner encore une fois tandis que des coups frappés à la porte attirèrent doublement mon attention. « Excuse moi » Je ne parvenais à la vouvoyer après ce que nous avions fait, et tandis que j'ouvrais la porte pour engueuler le garde, je ne reçus qu'une mise en garde. Une ombre passa sur mon visage et je hochais brièvement la tête avant de refermer la porte pour me diriger vers la fenêtre. Une horde de paparazzi se tenait devant la porte et je soupirais faiblement ne comprenant comment ma présence avait pu être décelée aussi rapidement. Mais je ne devais m'étonner. Après tout, nous étions à Cannes, et nous ne pouvions espérer un miracle de ce côté ci.

Fermant les rideaux d'un coup, je me tournais vers la jeune femme avant de m'avancer vers elle, avec toute la réserve que l'on m'avait enseigné. « Je m'appelle Raphaël » Saisissant sa main dans la mienne, je la portais doucement à ma bouche, l'effleurant de mes lèvres telle une caresse. Mes yeux cependant ne quittèrent les siens qu'une demi seconde, tandis que je me redressais, la fixant dans l'attente d'un prénom partagé. Sa peau sentait bon, tandis que son corps était dessiné par le drap dont elle s'était entourée. Le blanc faisait preuve de transparence, et ses tétons roses étaient visibles, le sombre du désir attirant l'œil. Rougissant de nouveau, je passais la main dans mes cheveux avec un peu de gêne, peu habitué à la violence de sentiments non contenus. Ce n'était pas convenable. Rebelle... mais élevé dans un concept qu'il était difficile de fuir, je ne savais pas m'y prendre. Et j'espérais ne pas la faire fuir par mon inexpérience manifeste des relations humaines. Je ne connaissais que les vieilles pierres, puis les courbettes. Évidemment... ce n'était que peu face à une femme que l'on désirait jeter sur un lit.

Je maudissais ce drap qui m'avait fait perdre l'équilibre et qui à cause de lui serait le responsable d'un futur bleu. Me redressant lentement je regardais cet homme qui se tenait devant moi, la porte fermé derrière lui. Il était tellement beau... Je sais, pour une description ce n'est pas terrible et c'est très simple, mais ce fut la première chose qui me frappa. Il avait aussi un charme fou, un regard profond, quelque chose qui ne me laissait pas indifférente et de plus... nous avions fait l'amour ensemble... Et dans un cimetière en plus, et devant sa tombe, enfin pas la sienne, celle de mon défunt fiancé. Et sans pouvoir les retenir je revoyais nos ébats sous forme de flashs dans ma tête, m'en faisant oublier totalement la douleur que j'avais ressenti quelques secondes auparavant. Je revoyais ses épaules nues, son corps chaud et luisant sous la pluie, j'entendais ses râles mêlés au miens et j'en frissonnais fortement en oubliant presque sa présence. Serrant le drap plus fort contre ma poitrine, je finis quand même pas cligner des yeux, le regardant de la tête au pied, même plus anxieuse de me retrouver seule avec lui sans connaitre la raison. "Bonjour... Non ça va, j'ai glissé sur le drap et je... enfin bref, je suis maladroite." répondis-je en souriant légèrement mal à l'aise de mettre fait prendre. Puis je dus me décaler pour le laisser passer afin d'ouvrir à la personne qui frappait à la porte. Sans demander quoi que se soit je retournais vers le lit et je m'asseyais sur le bout les deux mains serrant le drap autour de moi. J'étais pensive, mais aussi complétement reposée et calme. Je ne m'étais pas réveillée avec quelqu'un depuis si longtemps, et surtout je n'avais pas parlé avec quelqu'un comme ça depuis une éternité. Enfin tout ce temps depuis le deuil me semblait une éternité. Quant à lui, cet homme dont je ne connaissais même pas le nom mais dont le plaisir qu'il m'avait procuré m'avait apaisé psychologiquement et physiquement, il me donnait envie de rester prêt de lui alors que j'ignorais absolument tout de sa personne.

Il revint vers moi, et il me prit une de mes mains qu'il embrassa longuement. Le souffle court, prise au dépourvue par ce geste, il m'annonça son prénom. Je répondis simplement: "Sophie." Incapable sur le coup de répondre plus car son contact avait été foudroyant, et j'avais du mal à sentir les frisson s'évaporer. Mais la suite des événements me fit vite oublier, car il rougissait comme un petit garçon. Pourtant je n'étais pas nue devant lui, enfin presque à cause du drap mais on ne voyait rien. C'est alors que je me mise à sourire, faiblement certes, car je n'avais pas vraiment souris depuis des semaines, voir des mois, mais le voir ainsi même si je ne savais rien de lui m'attendrissais. Je repris ma main lentement tout en me relevant du lit et je levais les yeux vers lui. Le fixant intensément, je m'approchais de lui jusqu'à sentir son souffle rebondir contre mon visage. "Je suis sincérement désolé pour ce qui c'est passé dans le cimetière, et je vous prie de m'excuser pour mon comportement. Je..." J
J'aurais voulu continuer de parler, de m'étaler, de m'expliquer mais je n'y arrivais plus, happé à nouveau par ses yeux et perturbée par les flashs à nouveau de retour. J'inspirais profondément et me retournais de dos à lui fixant le mur devant moi tout en serrant le drap. "Merci pour mes vêtements, et merci de m'avoir réchauffer. Je vais rentrer chez moi."