Je ne savais pas encore que Rick était vivant, je ne savais pas non plus que j'allais tomber dessus par le plus grand des hasards à la gare, mais je savais que j'avais surement fait une bêtise avec cet inconnu que je n'avais plus jamais revu. Le reverrais-je un jour d'ailleurs? Telle était la grande question qui me trottait dans la tête. Car sans numéro de téléphone, sans adresse mail, sans la moindre façon de le contacter, à mon avis c'était peine perdue de le voir réapparaitre un jour dans ma vie. Mais bon au moins, je m'en souviendrais jusqu'à la fin de mon existence.

Assise sur un banc, le long de la rue des boutiques de souvenirs, je tentais tant que mal de me fondre dans mon livre. C'était un roman qui parlait d'amitié, de passions et d'expériences enfantines d'une petite fille jusqu'à son adolescence etc... une histoire, que j'avais découverte par le plus grand des hasard un jour dans une librairie alors que je trainais avec ma cousine. Une cousine que j'adorais comme ma soeur et autant que ma meilleure amie, voir plus, tellement nous étions pareil, qu'on se ressemblait sur tant de choses et que nous refaisions le monde à notre façon. Malheureusement la vie nous a éloigné et depuis des années je n'ai pas eu une seule nouvelle.
Mes lunettes de soleil sur le nez, ma casquette bleue sur la tête provenant d'une grand marque et mon sac à main collé contre ma cuisse, le parcourais les lignes de ce roman qui autrefois m'avait tant passionnée mais dont aujourd'hui, il me rendait plus triste qu'autre chose. Je soupirais longuement, hésitant à refermer ce livre qui m'ennuyait tant et qui me renvoyait en plein visage, que j'étais plus que seule ici. Puis soudain une voix me sorti de ma légère déprime et je tournais la tête surprise tout en refermant mon livre que j'appuyais contre mes cuisses. Je n'avais même pas remarqué que quelqu'un avait prit place à mes cotés tellement j'étais ailleurs et lorsque je découvris son visage j'en restais presque sans voix, la bouche entrouverte, n'osant pas croire que ma cousine, que je n'avais pas vu depuis notre enfance était bel et bien devant moi. "Délinda? C'est bien toi??" J'en avais presque les larmes aux yeux tellement j'étais heureuse de la voir, et d'un coup je ne pus retenir un cri de joie suivit d'une accolade très forte autour de son cou.